• mémoires d'un drakens (1)

     << mémoires d'un drakens

     

     

     

     

    Je dois ce soir coucher sur le papier ce qui fut ma vie. Ceci est ma mémoire, quelques lignes d’encre en guise de testament.
    Il y a bien longtemps que je n’ai pas évoqué les miens.
    Je suis si vieux, j’ai vécu si longtemps. Et pourtant le temps n’a pas eut de prise sur moi pendant des siècles.

    Des siècles, des jours, des années. Cela n’avait pas d’importance là où j’étais.
    Je me souviens comme si c’était hier. Hyndil. Mon Enfance. Nous étions si heureux. Les anciens nous avaient parlé d’une vague malédiction. Mais qui s’en est soucié ?
    Je me souviens de cet horrible soleil de mort, de tout ce qu’il a détruit. Jusqu’à nos existences.
    Beaucoup ont périt, de faim et de soif. Puis Raguelnot est repartit et la nature à repris sa vie Mais nous avons dû partir. Le conseil des sages a peut être commis une erreur le jour où il prit la décision du grand départ : Les vivres manquaient et nous avions du mal à refaire partirent les cultures. Nous n’avions rien prévus.

    Pourquoi n’avons-nous pas tenu comptes des dires des anciens ?
    Peut être parce qu’ils n’y croyaient pas eux-mêmes ? Peut être parce que nous pensions tous que cela n’était que superstitions ? Alors nous sommes partis chercher des terres nouvelles, beaucoup partirent à la recherche de terres où ils espéraient s’établir, cultiver de nouvelles terres, découvrir, peut être de nouveaux fruits de nouvelles graines, du bétail inconnus. C’était quand on y réfléchit, une pure folie, partir ainsi, sachant qu’on ne reviendrait jamais, plus jamais de nouvelles des siens.

    Au fur et à mesure de notre périple, des petites unités se séparèrent du reste du groupe, afin de s’établir à des endroits qui les attiraient. Mais ça je crois que d’autres écrits en parlent déjà. Les adieux furent déchirants, Je me souviens comme si c’était hier. Les fratries durent se séparer, pour ne pas que deux sangs du même sang ne s’allient, et engendre ainsi un sang impur pour les générations à venir. C’est ce que les sages nous avaient expliqué. Cela était nécessaire pour permettre à notre race de perdurer. Le sacrifice de sa vie pour celle de son peuple. … Je m’explique très mal j’en conviens, mais je souffre horriblement, et je demande à ceux qui liront ces lignes de m’en pardonner.

     Je n’ai jamais oublié le lien d’amitié profonde qui lia notre fratrie, presque de l’amour. Le courage, l’entre aide, l’entente. Ce n’est pas ma mort prochaine qui me fait pleurer ici, mais l’idée de ne plus jamais les revoir.

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    Qu’y a-t-il de l’autre coté ? Pourrais-je les voir encore ? Leur venir en aide ?

    Je me souviens quand nous sommes arrivés devant se que nous appelons : ‘’la ligne des vents ‘’ Nous étions alors le dernier groupe à ne pas avoir décidé de s’arrêter. Nous ne nous étions pas encore établis. Nous étions jeunes et très forts, les plus résistants du groupe de départ. Nous avions très peur que du fait de nous séparer, il naisse dans les générations à venir des sentiments de différences. Faisant naître chez les uns ou les autres des sentiments de supériorités entraînant la haine et la violence. Alors nous nous sommes donnez pour mission de veiller sur nos frères et d’enseigner à nos descendances l’origine de leur sang pour qu’ils veillent à leur tour sur les descendants de nos frères.
    Quelle prétention !
    Pourtant notre avenir nous prouva que nous avions raison. Mais nous ne pûmes rien faire pour empêcher la tragédie.
    Après avoir traversé une forêt où même les arbres semblaient maléfiques nous arrivâmes devant un mur fait de vent.

    La ligne des vents était un mur infranchissable de vents violents qui tournaient de bas en haut avec une telle violence que celui ou celle qui s’en serait approché trop près aurait été arraché à la terre et projeté mortellement nul n’aurait pu dire où.

    Personne n’avait jamais vu un tel phénomène. Ialta m’a pris par le bras et m’a dit : « partons d’ici mon frère, cet endroit est maudit ». Ialta n’était pas ma sœur mais nous nous appelions tous ainsi, et encore maintenant... Mais j’étais jeune, intrépide, et je voulais savoir ce que cachait cette redoutable magie.
    Car c’était bien de magie qu’il s’agissait... Qui pouvait bien se donner autant de mal, et pour cacher quoi ? Je dois admettre que j’étais inconscient du moindre danger et surtout, curieux comme une fouine. Et puis, nous venions de traverser une horrible forêt, remplit d’arbres d’une laideur effrayante, et d’une odeur de mort. Des arbres sortaient des lianes hérissées d’épines qui bougeaient comme si elles étaient mues d’intelligence animale. Et au milieu de ces lianes, il y avait des cadavres d’animaux. Nous étions au cœur d’une forêt d’arbres carnivores. 

    Pour nous qui alors ignorions l’existence de ce phénomène, cette vision était insupportable. Il s’agissait pourtant de quelque chose de parfaitement naturel, le sol étant trop pauvre pour nourrir la forêt que celle-ci y avait remédié à sa façon. Mais nous y avons de suite vu une manifestation maléfique.
    Pourtant nous en sommes sortis,bien qu' accompagnés par la terreur. Et pour cela, je me sentais invulnérable, et cette barrière de vent m’intriguait plus qu’elle ne m’effrayait.

     

     

     

    Ialta insista, me répétant que cet endroit était dangereux. Mais je répondis simplement :
    « Je veux savoir »
    C’est à ce moment là que la voix sortis du vent. :
    <<Tu veux savoir ? Alors approches, et montre moi ta valeur>>
    Tous mes compagnons essayèrent de me dissuader de m’approcher des vents violents, mais je ne saurais expliquer pourquoi, j’eus confiance en celui qui avait prononcé ces paroles, s’il m’invitait à m’approcher, c’est qu’il n’y avait aucun danger. Et je crois que tous mes compagnons au fond d’eux eurent la même impression, car malgré leurs mises en gardes, aucun ne fit le moindre geste pour m’empêcher de m’approcher. Même pas Ialta. Alors je dis simplement aux vents :
    « Me voici » et au moment où j’allais toucher le mur de vent, celui-ci s’ouvrit pour me laissé passer. Et la voix retentit de nouveaux, elle dit :
    <<Entrez !>> puis, après un bref arrêt, elle ajouta :
    <<TOUS !>> Et nous entrâmes l’un après l’autre dans la ligne des vents. Notre déception fut immense quand nous nous retrouvâmes devant un autre mur, un mur de roche cette fois-ci.
    Nous étions coincés entre la roche et le vent dont l’ouverture c’était refermée.
    C’est alors que la voix retentit de nouveaux :
    <<Que le moins valeureux d’entre vous entre en ces lieux, ainsi pourra-t-il prouver sa valeur>> J'entends encore cette voix grave profonde et étouffée. Nous nous regardâmes les uns les autres sans vraiment comprendre ce que « la voix » attendait de nous. C’est alors qu’INKIF pris la parole et dit. :
    « Je crois que c’est de moi qu’il parle »
    Alors la voix s’éleva à nouveau et dit :
    << Entre>>
    Une grotte apparue dans la roche, et notre cher Inkif entra affrontant sa peur. Je me souviens qu’Inkif n’était pas son vrai nom, mais nous l’appelions ainsi car Inkif signifiait « le faible » dans notre langue d’origine.
    Il était faible, fragile, de nature apeurée. Craintif.
    Pourtant il nous avait suivit jusqu’au bout, et nous l’admirions pour cela. Aussi grand fut notre désespoir quand nous vîmes la roche se refermer sur lui. Nous nous jetâmes tous contre la roche inerte, en griffant, frappant et appelant désespérément son nom et en implorant qu’on nous rende notre frère. A ce moment là, le temps nous paru terriblement long... Puis la roche s’ouvrit à nouveaux et la voix s’éleva à nouveaux :

    <<Entrez maintenant, et soyez les bienvenu>>

     

     

     

     

    L’intérieure de la grotte était glaciale et on y voyait absolument rien. Heureusement il n’y avait qu’une seule galerie. Dont les parois étaient étrangement polies. A plusieurs reprises nous essayâmes d’appeler Inkif. Mais les sons de nos appels ricochaient dans la grotte pour nous revenir de nombreuses fois. Nous ne voyions aucune sortie, notre inquiétude se fit plus grande encore quand nous arrivâmes devant un choix de plusieurs galeries à prendre. Je pensai alors, que nous ne sortirions jamais de cette grotte et je suis certain que je n’étais pas le seul à le penser. Nous n’avions aucun moyen de savoir quel chemin emprunter. Je décidais alors de demander de l’aide à celui qui nous avait fait venir en cet endroit :
    « Aidez-nous s’il vous plaît. » Dis-je le plus humblement possible à la voix qui nous avait parlé.
    Puis enfin, nous sentîmes l’air parfumé de l’extérieur. Et nous trouvâmes aisément la sorti. Nous nous retrouvâmes sur une corniche de pierre qui dominait la région où nous étions arrivés.
    Et les mots me manquent aujourd’hui comme ils me manquèrent à l’époque pour décrire le paysage qui se présenta devant nous. Mais je vais essayer. C’était une contrée immense entourée d’une barrière de vent ou de montagnes. Il y avait des forêts denses et sauvages aux feuillages si foncés qu’il semblait irréel. L’endroit était lézardé de courts d’eau. Et au centre sur un gigantesque rocher entouré d’eau, se tenait une immense citadelle.
    L’instant de surprise passé, une question nous vînt enfin à l’esprit :
    « Comment descendre de cet endroit ? » car en dessous de nous la paroi était lisse comme un mur.
    « En volant mes frères » répondit une voix que nous ne reconnaissions pas. Et pourtant elle ne nous était pas étrangère.
    Et nous vîmes arriver dans le ciel, une volée d’énormes créatures, des sortes de chimères . Il y en avait treize, un pour chacun de nous. La question était : comment allions nous leur grimper sur le dos ? Car s’était bien pour cela qu’ils venaient vers nous. Pour nous emmener'' en volant ''. . Et la réponse se fit toute seule. Le premier oiseau qui s’approcha de la corniche nous tourna le dos ; en restant le plus près possible de la roche et légèrement en contre bas. Je compris que le seul moyen était de prendre son élan et de lui sauter sur le dos. C’est ce que je fis, entièrement confiant. Ceci fut notre première épreuve.

     

     

     

    Les oiseaux nous emmenèrent à la citadelle. Il l’a survolèrent, et s’arrêtèrent dans l’une des cours intérieure. Nous avions tous l’estomac retourné. Et je dois dire franchement que nos mines avaient de drôles de couleur, aujourd’hui ce souvenir m’amuse beaucoup. L’endroit avait l’air abandonné depuis très longtemps. Les murs et les statues de pierres étaient couverts de lichens. Et un monceau de feuilles mortes tournoyait par terre.

    « Mais où sommes nous ? » demanda Ialta .

    « Vous êtes dans la citadelle des Drakens ma sœur. » Répondit un homme en sortant de derrière un pilier

    . C’était la même voix que nous avions entendu sur la corniche.

    L’homme s’approcha de nous en arborant un sourire des plus chaleureux. Et ses yeux brillaient d’un éclat de joie sans fin...Il nous regarda un long moment en souriant puis il dit enfin :

    « Mes très chers frères et sœurs, si vous saviez à quel point vous m’avez tous manqués aux cours de ces innombrables longues années. »

    Ce furent Yoris et Igalka qui le reconnurent les premiers et qui incrédules, s’exclamèrent en même temps :

    « INKIF ? »

     
     
     

  • Commentaires

    1
    Bahakell
    Mercredi 7 Janvier 2009 à 12:39
    Jolie retournement de situation :)

    En tout cas, c'est très poétique !
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